Dans le premier volet de ce billet, nous avons exploré ce qu’il en est des fantômes et esprits de toutes sortes, aussi bien en ce qui a trait à leur origine qu’à leur nature et à leur raison d’être. Dans ce deuxième et dernier volet, examinons de plus près le phénomène dit de «possession» ainsi que les moyens de s’en préserver et, le cas échéant, de s’en libérer.

Ce bref survol de la question ne saurait couvrir l’étendue et la portée des multiples formes que peuvent revêtir les manifestations de type «fantomatique». Les Védas nous invitent cependant à démythifier lucidement de tels phénomènes.

Tout d’abord, bien qu’il puisse exister des esprits foncièrement malfaisants – surtout envers des personnes qui ont pu leur faire du mal du temps où ils étaient incarnés –, il convient de voir la vaste majorité des âmes désincarnées comme des êtres profondément misérables. Et de savoir que s’ils en viennent à faire montre de violence ou de malveillance, c’est sous la pression des frustrations qui les rongent sans relâche.

L’entendement des lois de la nature et des différents plans d’existence décrits dans les Védas nous permet de percer le mystère de phénomènes paranormaux comme celui-ci alors qu’ils demeurent hors de portée des moyens dont dispose une forme de science qui ne s’intéresse qu’à l’observation et à l’analyse du comportement de la matière brute, ou grossière. Car l’esprit étant de nature subtile, il peut agir et influer sur le plan matériel grossier selon des mécanismes qui débordent largement du cadre de la science moderne.

Et comme ces mécanismes peuvent aller jusqu’à la possession du corps d’un vivant par un esprit désincarné, il peut être intéressant de savoir comment s’en préserver et, le cas échéant, comment s’en affranchir. Là encore, les Védas traitent de la question en long et en large.

Esprit, sors de ce corps!

Il appert que les esprits en mal de vivre foisonnent tout particulièrement là où règnent l’obscurité, l’ignorance et l’illusion. Ainsi les faibles d’esprit, mais aussi les personnes atteintes de maladies mentales, avides de sommeils prolongés ou sous l’emprise de substances psychotropes sont-elles plus exposées que d’autres au phénomène dit de possession.

Nous pouvons donc à tout le moins nous protéger contre toute intrusion indésirable en menant une vie saine et équilibrée favorisant la maîtrise du mental, tout en évitant de chercher refuge dans le sommeil et de se plonger dans des états seconds propres à fragiliser nos résistances aux assauts psychiques. Quant aux faibles d’esprit et aux personnes atteintes de maladies mentales, un environnement chaleureux et stimulant peut grandement contribuer à leur protection, la pire chose à faire étant de les entasser dans un milieu institutionnel, où ils sont largement laissés à eux-mêmes et de surcroît lourdement médicamentés.

Quant aux réels cas de possession – fort heureusement rares –, sachez qu’il existe différentes techniques pour libérer les personnes qui en sont victimes. J’ai moi-même eu l’occasion de participer à un exorcisme auprès d’une jeune femme en proie à des crises d’une extrême violence au cours desquelles elle s’exprimait d’une voix caverneuse dans une langue parfaitement inconnue des intervenants. Une expérience terrifiante, croyez-moi!

Sans entrer dans les détails, qu’il suffise de mentionner qu’un exorcisme exige parfois plusieurs heures d’intervention soutenue et que les moyens mis en œuvre pour chasser l’entité intrusive peuvent faire appel au feu et à l’eau, à des propos ciblés visant à inciter la victime à reprendre ses esprits, et à l’usage d’instruments tels que cloches, cymbales, tambours et conques, mais aussi d’objets tenus pour sacrés dans le cas d’une personne croyante.

Enfin, selon les Védas, le chant de certains mantras demeure un des moyens les plus puissants pour exorciser définitivement un sujet tourmenté par une âme désincarnée. Confronté à la protection dont bénéficie sa victime, un esprit finit en effet par renoncer à son emprise, pour ne plus jamais revenir.

N’oublions pas la transcendance

Bien que les phénomènes paranormaux puissent être troublants, les Védas mettent au tout premier chef l’accent sur l’importance de renouer avec la dimension spirituelle de notre être pour résoudre tous les problèmes de l’existence, y compris pour échapper au risque d’être hanté par un fantôme ou d’en devenir un nous-même!

La compréhension d’un phénomène comme celui des fantômes et autres esprits, malveillants ou non, doit nous amener à concentrer nos énergies sur des intérêts plus fondamentaux, car au-delà des forces en présence sur le plan matériel s’en trouvent de plus grandes encore, sur le plan spirituel. La vie humaine revêt une importance unique en ce qu’elle nous permet de transcender les plans d’existence matériels aussi bien grossiers que subtils en transformant notre amour de l’éphémère en amour de l’éternel. Ce faisant, nous regagnerons l’accès tant convoité à l’immortalité, dans la connaissance et la félicité, au-delà des mille et une contingences inhérentes à l’existence en ce monde dans un corps assujetti aux contraintes de la matière et de l’esprit.

SOS fantômes? (2/2)