Puisqu’un corps sain favorise un esprit sain, une saine alimentation contribue à créer des conditions propices au développement spirituel. Sous l’angle des Védas, une alimentation équilibrée repose sur les principes de la science ayurvédique. Principes abordés dans l’article qui suit de Jonathan Léger Raymond, thérapeute en ayurvéda et herboriste accrédité, co-fondateur du centre Espace Ayurvéda à Montréal et d’Ayurvéda Révolution, une plateforme de référence internationale sur l’ayurvéda et le mode de vie écologique.

Voir aussi Parlons santé holistique et Le b.a.-ba de l’ayurvéda.

Jonathan Léger Raymond

Comme toute médecine naturelle qui se respecte, l’ayurvéda reconnaît l’influence primordiale de l’alimentation sur notre état de santé physique et psychologique.

Ce qui est moins connu, c’est que l’ayurvéda peut nous simplifier la tâche lorsqu’il s’agit de sélectionner les aliments d’un régime non seulement équilibré, mais adapté à notre constitution et à nos prédispositions naturelles. Car, nous n’avons pas tous les mêmes besoins. Il ne s’agit donc pas de proposer une recette universelle, comme le font de nos jours certains gourous de l’alimentation.

Une alimentation réfléchie

Selon l’ayurvéda, il faut d’abord s’assurer de la capacité de l’organisme à digérer et à assimiler les nutriments avant de chercher à peaufiner les détails de sa diète. Et plusieurs facteurs influencent notre digestion: la taille de nos repas, la santé de notre flore intestinale, la nature de nos aliments ainsi que les saveurs qui dominent notre alimentation. Il est donc utile de considérer certains principes de base pour partir du bon pied.

Doser la taille et la fréquence des repas

Il est fortement recommandé de modérer la taille des portions de nos repas, souvent trop copieux. Il est également souhaitable de laisser s’écouler entre 12 et 14 heures entre le dernier repas de la journée et le premier repas du jour suivant, afin de permettre au système digestif de métaboliser convenablement la nourriture.

Entretenir la flore intestinale

La plus grande partie de l’assimilation des aliments se fait au niveau de l’intestin grêle. C’est en effet dans cette partie de notre système digestif que les enzymes produites par nos bactéries intestinales achèvent de séparer les aliments en constituants assimilables.

La santé intestinale peut être assurée de plusieurs manières. Par exemple, en privilégiant une alimentation alcalinisante (plutôt qu’acidifiante) et dépourvue d’aliments raffinés. Il est aussi suggéré de consommer régulièrement des aliments prébiotiques et d’éviter d’exciter le système nerveux, notamment en évitant les boissons stimulantes. Une description détaillée des aliments alcanisants et prébiotiques déborde du cadre de cet article, mais vous n’aurez aucun mal à trouver plus d’information à ce sujet sur la toile.

Attiser le feu digestif

Pour bien digérer et assimiler, il importe tout d’abord de se nourrir en fonction de son appétit, en évitant de manger uniquement pour des raisons émotionnelles et compensatoires. Il faut aussi savoir que les aliments amers ou piquants favorisent la sécrétion des sucs digestifs: salive, acide chlorhydrique, bile et autres.

À choisir entre amer et piquant, il convient de retenir que les amers ont un effet refroidissant alors que les piquants sont davantage réchauffants. Cela dit, les uns comme les autres peuvent être consommés en apéritif ou en entrée, pour stimuler l’appétit, ou après un repas trop copieux.

Une alimentation sur mesure

L’ayurvéda tient compte du fait que nos besoins alimentaires diffèrent selon notre nature propre, selon les circonstances et selon notre environnement. À titre d’exemple, nous sommes naturellement enclins à manger des repas chauds l’hiver, alors que nous favorisons plutôt les fruits et les légumes frais pendant l’été. Cela dit, été comme hiver, certaines de nos inclinaisons peuvent parfois devenir excessives, auquel cas nous avons intérêt à les tempérer. Et l’ayurvéda peut grandement nous aider aussi bien à cerner nos tendances naturelles qu’à corriger nos excès.

Tout repose sur les doshas, soit les trois principes ayurvédiques fondamentaux qui régissent l’équilibre de la santé: le mouvement (vata), la transformation (pitta) et la préservation (kapha). Une compréhension relative des doshas s’avère essentielle pour connaître la nature propre de son organisme de même que l’état dans lequel il se trouve présentement. Car, on peut ainsi modifier son alimentation en conséquence.

Selon sa constitution personnelle et son état actuel, on peut notamment choisir ses aliments en fonction de leur texture, de leur consistance et de leur saveur. À titre d’exemple, les aliments dont la saveur dominante est douce ou sucrée sont généralement plus lourds et caloriques, et conviennent plus particulièrement aux natures de type vata et pitta, tandis que les plantes amères, souvent peu nourrissantes mais désintoxiquantes, profitent avantageusement aux natures de type aussi bien pitta que kapha.

En vous familiarisant avec les doshas, vous en viendrez tout naturellement à équilibrer votre alimentation et à éviter, voire à régler divers désordres susceptibles de nuire à votre santé. Sans pour autant faire abstraction d’autres philosophies alimentaires et des connaissances actuelles en matière de nutrition, vous retrouverez la capacité innée de vous nourrir selon vos ressentis plutôt qu’en fonction de principes directifs.

L’ayurvéda bénéficie d’une expérience empirique plusieurs fois millénaire qui lui confère un avantage indéniable par rapport aux théories nutritionnelles modernes, en constante évolution et souvent contradictoires. Mettez toutes les chances dans votre assiette!

Pour en savoir plus, du même auteur:

L’alimentation ayurvédique