Après avoir, dans la 1re partie, examiné la théorie de l’évolution de Charles Darwin sous l’angle de la biologie, de la paléontologie et de l’archéologie, nous nous penchons dans ce deuxième et dernier volet sur les plus récentes recherches dans le domaine et sur le regard des Védas en matière d’évolution.

Une étude de grande envergure réalisée sur une dizaine d’années révélait en 2018 qu’au moins neuf espèces animales sur dix sont apparues sur terre à peu près en même temps que l’homme! Telle est la conclusion à laquelle ont dû en venir, bien malgré eux, David Thaler, généticien à l’université de Bâle, et son collègue Mark Stoeckle, de la Rockefeller University à New York, après avoir analysé cinq millions de spécimens d’ADN mitochondrial de 100 000 espèces vivant actuellement dans différentes régions du globe.

Bien malgré eux, parce que les deux chercheurs ont été renversés par leur découverte. Thaler avoue même avoir tout fait pour combattre la conclusion de leurs travaux, étant conscient qu’elle contredisait ouvertement les dogmes de la théorie darwinienne, encore défendue par de nombreux scientifiques.

Dans le cadre de cette étude, les petites variations d’ADN qui se succèdent de génération en génération et qui permettent d’évaluer l’âge d’une espèce – un peu comme les anneaux de croissance d’un arbre – se sont avérées beaucoup moins fréquentes que prévu par les évolutionnistes. Les chercheurs ont en outre constaté qu’à l’encontre de la théorie évolutive enseignée dans les manuels de biologie, la diversité génétique des espèces n’est aucunement fonction de la mesure dans laquelle elles se sont répandues et multipliées à travers le temps; elle est en effet à peu près la même chez les humains que chez les chats ou les oiseaux!

Allant de surprise en surprise, Thaler et Stoeckle ne s’attendaient pas à trouver une telle convergence au sein des espèces, ni une telle absence de jalons transitoires entre elles. Les espèces ont en effet des frontières génétiques bien définies, et bien peu de chose permet de les relier entre elles. Darwin est d’ailleurs lui-même toujours resté perplexe devant l’absence d’espèces dites intermédiaires, car il n’y a pas que le chaînon manquant entre le singe et l’homme, il y a des chaînons manquants entre toutes les espèces!

L’évolution revue et corrigée

Le débat entre scientifiques n’est sans doute pas près de s’éteindre, mais pour les Védas, il s’agit plutôt de situer l’évolution dans sa juste perspective. Car évolution il y a, mais à l’échelle des individus, et non d’une espèce à une autre.

Aussi étonnants que les résultats des plus récentes recherches puissent sembler, ils vont tout à fait dans le sens de ce qu’enseignent les Védas depuis des millénaires: toutes les espèces prennent forme et coexistent simultanément dans l’univers.

En fait, ce qui paraît le plus étonnant, c’est l’acharnement à défendre la vision darwinienne de la sélection naturelle et de l’évolution des espèces. Car, en toute logique, si cette vision était juste, les espèces inférieures ayant supposément engendré les espèces supérieures auraient dû disparaître depuis longtemps, puisqu’elles sont ainsi devenues lourdement désavantagées dans la lutte pour la survie. Le fait est, cependant, que les millions d’espèces qui peuplent la terre continuent d’exister côte à côte depuis les temps les plus reculés. Et non seulement elles coexistent, mais il est désormais de notoriété publique que chaque espèce a un rôle crucial à jouer dans l’équilibre écologique de la planète!

Selon la Bhagavad-gita, il y a effectivement une gradation entre les espèces, mais l’évolution ne tient pas au remplacement d’une espèce par une autre. Elle tient plutôt au passage de l’âme – de l’être vivant – d’une espèce à l’autre en parcourant le cycle des morts et des renaissances au fil de son périple dans la sphère matérielle.

Une question de perspective

Le principe de la survivance du plus apte est connu de longue date dans la nature, et il n’est pas surprenant qu’il ait inspiré Darwin dans l’élaboration de sa théorie visant à expliquer la diversité des espèces et l’aboutissement de l’évolution dans la forme humaine. Comme en témoigne l’état actuel des connaissances, son interprétation des faits comporte néanmoins de multiples failles et ne concorde pas avec la réalité.

Les Védas partent plutôt du principe qu’une âme spirituelle anime chaque forme de vie, et que c’est cette âme qui transite d’une espèce à l’autre. Ils expliquent en outre que cette transition se fait selon une échelle de gradation préprogrammée dans les espèces dites inférieures, alors que la forme humaine, dotée d’une conscience plus développée permettant le libre arbitre, fournit à l’âme l’occasion de déterminer sa prochaine destination en fonction de ses pensées, de ses paroles et de ses actes.

Selon ses choix, chaque individu peut en effet s’élever ou se dégrader, et ainsi revisiter des formes de vie correspondant à ses désirs, s’élever vers des conditions de vie supérieures à celles que nous connaissons sur terre, ou même accéder au plan spirituel de sorte à mettre fin au cycle des transitions interespèces.

Selon moi, la plus importante leçon à en tirer est qu’il y a des chaînons manquants non seulement entre les espèces ou dans la théorie de Darwin, mais aussi entre une approche matérielle et une approche spirituelle à une question comme l’évolution ou à toute autre question importante pour les êtres pensants et sensibles que nous sommes en quête d’une meilleure compréhension de nos origines et de notre finalité.

Les chaînons manquants de Darwin (2/2)