Bhaktivedanta Swami est né le 1er septembre 1896 dans une des familles aristocratiques les plus riches de Calcutta, en Inde. Ses parents, Rajani et Gour Mohan De, lui ont alors donné le prénom d’Abhay Charan, d’où les initiales A. C. qui précèdent son titre.

Après une enfance heureuse et des études classiques sous la gouverne des missionnaires de l’Église d’Écosse, il participe activement au mouvement nationaliste de Gandhi et renonce à son diplôme universitaire en signe de protestation contre le régime britannique.

En 1922, il fait cependant une rencontre qui va changer le cours de sa vie. Celui qui va devenir son maître spirituel, Bhaktisiddhanta Sarasvati, lui confie en effet dès cette première rencontre la tâche de faire connaître à l’Occident les riches enseignements philosophiques contenus dans les Écritures védiques.

Abhay s’efforce de subvenir aux besoins de sa femme et de ses cinq enfants tout en espérant gagner suffisamment d’argent pour aider la cause de Bhaktisiddhanta. Mais son commerce de produits pharmaceutiques ne fonctionne pas très bien, et ses contributions demeurent beaucoup plus modestes qu’il ne le souhaiterait.

C’est en 1932 qu’il est initié par Bhaktisiddhanta Sarasvati et devient officiellement son disciple, quatre ans seulement avant que le maître quitte notre planète. Mais avant son départ, il rappelle à Abhay son désir de le voir mettre à profit sa connaissance de la langue anglaise pour enseigner la science de la réalisation spirituelle dans les pays occidentaux.

Étape par étape

Soucieux d’accéder au souhait de son maître, il s’affaire à l’écriture d’une introduction à la Bhagavad-gita – le classique par excellence de la littérature védique – qu’il publie en 1939. Reconnaissant d’emblée son érudition, ses pairs lui confèrent alors le titre de Bhaktivedanta (bhakti veut dire « dévotion empreinte d’amour », et vedanta, « le but de la connaissance »).

En 1944, il commence à publier un journal intitulé Back to Godhead, dans lequel il aborde divers thèmes contemporains à la lumière des enseignements védiques. Il songe en outre sérieusement à écrire une traduction anglaise authentique de la Bhagavad-gita, mais il s’agit là d’un projet de longue haleine qui ne se réalisera que plusieurs années plus tard.

En 1959, à l’âge de 58 ans, Abhay se détache définitivement de sa famille et de son commerce pour accepter l’ordre du renoncement et se consacrer pleinement au grand œuvre de sa vie. Son nom devient alors A. C. Bhaktivedanta Swami, auquel s’ajoutera plus tard le titre de Prabhupada (celui aux pieds duquel s’assemblent de nombreux maîtres).

Après avoir écrit son premier livre, Antimatière et Éternité, Shrila Prabhupada (comme l’appellent affectueusement ses disciples) s’installe à Vrindavan, un petit village du nord de l’Inde rendu célèbre par Krishna il y a environ 5 000 ans. Il y entreprend la traduction du Shrimad-Bhagavatam, qui traite en détail de la science de l’Absolu.

Mission accomplie

En 1965, après avoir achevé la traduction commentée en 3 volumes du premier des 12 Chants du Shrimad-Bhagavatam – une œuvre monumentale –, il s’embarque sur un cargo en partance pour les États-Unis avec pour tout bagage les vêtements qu’il porte, une caisse pleine des volumes fraîchement publiés et seulement 40 roupies en poche (une dizaine de dollars à l’époque).

Ses premiers mois en Amérique s’avèrent difficiles, mais de plus en plus de gens s’intéressent à son enseignement, si bien que dès 1966, il fonde un mouvement qui, en 10 ans à peine, s’est étendu à toute la planète : l’International Society for Krishna Consciousness (ISKCON).

Au cours de ces années, il a initié des milliers de disciples et établi près de 200 centres à travers le monde. Il s’adressait chaque jour, infatigablement, à un public de plus en plus vaste, transmettant la sagesse védique dans sa pureté originelle, et il instruisait partout ses disciples pour qu’ils reproduisent et multiplient ses efforts personnels.

Malgré ses voyages constants aux quatre coins du monde, il n’a jamais cessé de traduire d’autres textes fondateurs, comme La Shri Ishopanishad, La Bhagavad-gita telle qu’elle est, Le Nectar de la Dévotion, Le Shrimad-Bhagavatam et Le Chaitanya-charitamrita, totalisant plus de 60 volumes désormais traduits dans toutes les langues par ses disciples et distribués à des centaines de millions d’exemplaires.

Shrila Prabhupada a quitté notre planète en 1977, mais ses nombreux disciples, ainsi que leurs propres disciples, continuent de distribuer ses livres, de maintenir ses temples, de chanter et danser dans les rues de nos villes, d’enseigner la philosophie védique dans les écoles, les universités, les prisons et les hôpitaux, d’organiser des festivals culturels et de distribuer de la nourriture aux démunis à grande échelle.

Un maître d’exception est passé parmi nous, laissant derrière lui un trésor de connaissance inépuisable. Tous les hommes et les femmes de bonne volonté qui désirent améliorer leur sort et celui de notre planète ont maintenant le devoir d’étudier et de mettre en pratique la science universelle qu’il nous a si généreusement transmise. Tel était son désir, pour le plus grand bonheur de tous les êtres. 🕉